Depuis des jours, une photo sanglante de tortues de mer fait le tour sur la toile. Sur cette photo, on voit clairement des corps de tortues de mer dans ce qui semble être le marché « municipal » de poisson à Moknine d’après les témoignages sur facebook.
La tortue de mer, est une espèce menacée de disparition et protégée par les lois internationales, dont les îles Kuriat aux larges de Monastir et Mahdia, leur sont important spot de nidification, comme l’était le cas du golfe de Gabès, avant le désastre des déchets chimiques et toxiques.
Encore plus choquant que cette photo, ce sont les commentaires d’individus, qui justifient ces actes et qui avouent même qu’ils ont déjà goûté à la viande de cet animal et qui la savourent également assez souvent.
Massacre quotidien des tortues de mer en Tunisie
D’après certains témoignages sur Facebook, ces pratiques sont quotidiennes, surtout après la révolution. Les pêcheurs vendent jusqu’à environ 40 Dt la tortue.
Crédit Photo SEG
Autre qu’à Moknine, des photos publiées sur la page de l’association SOS Environnement Gabès (SEG), depuis des mois dénonçant un autre massacre des tortues de mer n’a jamais eu autant d’échos. Ces photos affichent le désastre que subissent ces animaux marins aux larges de Gabès et aux îles de Kerkennah, dont la première cause est la pollution et la 2ème la plus grave et la plus importante, l’insouciance des Tunisiens.
Crédit photo Zaher Kammoun
Pour cette photo, au dessus, on peut voir les têtes des tortues, mais pas le reste. Avec les canettes de bière qu’on voit clairement en haut à gauche, on pourra en conclure, que la chair de ces tortues marines avaient servi d’accompagnement alimentaire à quelques ivrognes de la région ……
Loi et code pénal
La Tunisie est un membre de la COPEMED qui a pour but l’organisation de la pêche et du comportement marin pour préserver les richesses de ce milieu. Donc, la pêche en Tunisie est soumise à des lois internationales, donc appliquent les même lois internationales :
Pour ceux qui veulent en savoir davantage ci joint les articles et les textes de loi sur la pêche en méditerranée.
Réactions officielles ?!!!
Y’en a eu aucune à part ce petit communiqué de WWF Tunisie, et dire que tout ceci se passe depuis des années, mais aucune sensibilisation ni une vraie mobilisation sur le terrain n’ont jamais eu lieu.
Les tortues marine en Tunisie par M.N.Bradai
Les tortues marines sont des espèces menacées d’extinction dans le monde entier. En Méditerranée, trois de ces espèces sont connues: la caouanne Caretta caretta qui est la plus commune, la tortue verte Chelonia mydas et la tortue luth Dermochelys coriacea. Trois autres ont été signalées dans cette mer mais leur observation est rare, ce sont Lepidochelys kempi, Lepidochelys olivacea et Eretmochelys imbricata.
En Tunisie, seules les trois premières espèces sont observées. La tortue verte, qui pour des raisons climatiques préfère les côtes orientales de la Méditerranée, est rare. La tortue luth, ne nidifiant pas en Méditerranée, est régulièrement observée. La caouanne, la plus commune, nidifie sur certaines plages du pays.
La nidification de la tortue marine est limitée presque exclusivement au bassin oriental de la Méditerranée. Les pontes se concentrent principalement sur les plages de la Grèce, de Turquie et de Chypre dont plusieurs font l’objet d’un monitoring depuis plusieurs années.
Plus récemment, des sites très importants de nidification de la caouanne ont été découverts en Libye. En Tunisie, bien que non fondées sur des informations précises, plusieurs mentions de la nidification de cette espèce ont été évoquées dans la littérature et notamment dans le Sudest du pays. Cette nidification de la caouanne Caretta caretta a été véritablement mise en évidence pour la première fois en 1988 sur la plage située entre Ras Dimas et Mahdia et sur l’île grande Kuriat au large de la ville de Monastir. Ce site est le plus important en Tunisie et connaît une régularité du phénomène.
